Lutte contre la tuberculose dans les prisons : L’ambassade de France octroie 26 millions de FCFA au ministère de la Justice

Vingt-six millions trois-cent vingt-neuf mille six cent (26 329 600) F CFA, c’est le montant que l’ambassade de France accorde au ministère de la Justice pour le financement d’un projet pilote de lutte contre la tuberculose à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) et à la prison de Haute sécurité (PHS). La signature de convention s’est déroulée ce vendredi 28 juin 2019 au ministère de la Justice.

Les documents ont été paraphés par le ministre de la Justice, Bessolé René Bagoro et l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapeyre de Cabanes. Selon le directeur de la santé et de l’action sociale de l’administration pénitentiaire, Dr Karim Traoré, « la tuberculose a une incidence nettement élevée en prison qu’en milieu extérieur. Elle est de l’ordre de 10 à 60 fois supérieur à l’incidence nationale qui est de 52 cas/100000 ». La mise en œuvre de cette convention, a-t-il indiqué, permettra de renforcer efficacement la lutte contre la tuberculose à la MACO et à la PHS, à travers la construction d’un isoloir médicale pour les tuberculeux contagieux, la formation/orientation des agents de santé des deux établissements pilotes. Elle permettra également d’assurer la visite médical d’entrée en prison et rechercher activement la tuberculose chez les détenus entrants, le fonctionnement des comités thérapeutiques tuberculose en prisons et enfin d’assurer semestriellement la recherche active de tuberculose à la MACO et à la PHS.

L’ambassadeur a quant à lui rassurer le Garde des sceaux du soutien de son pays pour l’humanisation des prisons et l’amélioration des conditions sanitaires des détenus. « Si les résultats de ce projet pilote sont probants, nous travaillerons à l’augmentation du budget pour toucher plus de prisons », a promis l’ambassadeur. Le ministre Bagoro a salué la fructueuse collaboration qui lie son ministère à l’ambassade de France, mais également les bonnes relations qui lient les deux pays.

« Au-delà de la santé des détenus, c’est la santé aussi du personnel qui exerce en prisons qui se sera amélioré à travers la mise en œuvre de cette convention. C’est aussi naturellement une question de santé publique du moment où des détenus malades de tuberculose peuvent a leurs sortie de prison être des vecteurs de contamination de la maladie en l’absence de suivi. C’est dire que la mise en œuvre de ce projet apporte une plus-value aux efforts du gouvernement en matière d’humanisation des prisons. Je vous remercie au nom du gouvernement et au nom de mon département. Je salue tous ceux qui ont contribué à la concrétisation de cette signature », a soutenu le Garde des sceaux.

Il a en outre rassuré la partie donatrice que toutes les mesures seront prises pour une meilleure utilisation des fonds, conformément aux clauses de la présente convention.

La cérémonie s’est déroulée en présence du directeur de cabinet du garde des sceaux, Issa Saferiba Fayama, du directeur général de l’administration pénitentiaire, l’inspecteur divisionnaire Eloi Guigma et son adjoint Issa Ouédraogo, du directeur régional de l’AP du ressort de la cour d’appel de Ouagadougou,Ibrahim Traoré, du représentant du coordonnateur national du programme tuberculose, de Souleimane Kietega, DAF du ministère, des directeurs des deux établissements pilotes,notamment les inspecteurs Karim Sougué de la PHS et Claude Ouédraogo de la MACO mais aussi de plusieurs directeurs centraux et chefs de services de la DGAP.

Karamogo DIABAGATE