« Je voudrais du haut de cette tribune, appeler le personnel de l’administration pénitentiaire à désormais oublier cette crise… »

« Je voudrais à la suite du directeur général de l’Administration pénitentiaire, souhaiter la bienvenue à toutes et à tous, à cette 10e conférence du personnel de l’administration pénitentiaire. J’ai une pensée particulière pour tous nos compatriotes tombés face à l’obscurantisme et féliciter nos Forces de défense et de sécurité qui, nuits et jours se battent pour préserver l’intégrité de notre territoire. 

Comme il a été dit,  nous nous retrouvons ce matin pour la 10e édition de la conférence  du personnel de l’administration pénitentiaire, sous le thème : Mutations au sein de l’administration pénitentiaire : nécessité, implications et perspectives ».

Comme vous le savez, ce thème se justifie par le fait que nous avons opéré un certain nombre de réformes au niveau de la sécurité pénitentiaire, de sorte que la direction générale de la Garde de sécurité pénitentiaire devienne  la direction générale de l’administration pénitentiaire. Au-delà de ce cadre formel, c’est une vision qui est derrière cette réforme, ce changement de dénomination. C’est pour cela que je voudrais apprécier le choix de ce thème qui va vous permettre d’échanger sur les implications, les perspectives et faire des propositions que nous allons prendre en compte.

Je voudrais donc vous inviter à des échanges ouverts, à nous faire des propositions en vue de nous mettre d’améliorer et de mettre en œuvre cette vision. Je voudrais féliciter l’ensemble du personnel de l’administration pénitentiaire pour les sacrifices consentis, les efforts qui ont été faits malgré les conditions souvent exécrables de travail, et vous inviter à continuer dans cet effort. Je voudrais réaffirmer la volonté du département  et du gouvernement à tout mettre en œuvre pour continuer à trouver des voies et moyens afin d’améliorer les conditions de vie et de travail.

Je voudrais m’arrêter quelques minutes sur la situation que nous avons vécue et dont le directeur général de l’administration pénitentiaire a fait cas. Certes, pendant une année, nous avons eu des difficultés face à des revendications que nous avons toujours considérées comme légitimes, même si nous avons souvent déploré les méthodes.

Je voudrais du haut de cette tribune appeler tout le personnel de l’administration pénitentiaire à désormais oublier cette crise  puisque nous nous sommes entrain de trouver une solution, à se ressouder, pour aller sur un nouveau départ. Nous avons besoin de travailler main dans la main (…) Je voulais dire que pour ma part, je considère que ce qui s’est passé fait partie de la vie, de la dynamique de toute société et que, en ce qui me concerne, je reste débout pour continuer à travailler sans aucune hésitation à améliore les conditions de vie et de travail de l’ensemble  du personnel du ministère de la justice et en particulier de l’administration pénitentiaire, parce que nous sommes convaincu que vous faites un travail pénible, un travail qui au-delà de la sécurisation des lieux de détention participe à la sécurité du pays.

Je n’ai pas voulu faire de discours, mais vous parler ‘’yeux dans les yeux’’. Mon plus grand souhait serait qu’au soir de mon départ, lorsque je quitterai la tête du ministère, celui qui le prendra n’ai plus à gérer cette question, mais qu’il vienne pour ajouter de la terre à la terre. On a besoin de votre concours : inspecteurs, contrôleurs, assistants, personnel  de l’action social, personnel de la santé, magistrats, greffiers,  puisque nous devons travailler main dans la main, c’est ce message que je viens donner. Et j’estime avec profondeur, parce que ceux dont nous avons la charge sont privés de leur liberté mais doivent jouir de leurs droits. Ce sont des êtres humains et qu’en tant qu’êtres humains,  ce qui fait notre valeur, c’est la dignité qui est le substrat des droits humains.

Je prends l’engagement solennel de dire qu’en ce qui me concerne, je n’ai aucune rancune. Parce que je considère qu’en tant que ministre de la justice, c’est normal que je sois celui qui est interpellé quand ça ne va pas. Je voudrais aussi que vous qui êtes mes collaborateurs, vous sachiez que vous avez interpellé et ça s’arrête là. Nous reprenons le travail pour aller sur de bonnes bases, ce qui veut dire que la discipline doit dorénavant régner pour que nous puissions aller de l’avant, d’autant plus que vous constituez un corps paramilitaire.

Je voudrais vraiment vous féliciter, remercier tous ceux qui ont travaillé dans l’ombre pour que nous puissions aboutir à des solutions. Et souhaiter que cette conférence puisse ouvrir droit à des débats ouverts et francs pour nous permettre d’aller de l’avant.

C’est sur ces notes d’espoir, cet espoir qu’au sortir de cette conférence nous repartirons sur de bonnes bases pour faire en sorte que  notre corps puisse jouer sa partition non seulement au niveau de la sécurité pénitentiaire, de l’administration judiciaire, mais également sa partition dans la lutte contre l’insécurité et notamment contre le terrorisme.

C’est donc avec cet espoir, que je déclare ouvert les travaux de la 10e  édition de la conférence du personnel de l’administration pénitentiaire.

Je vous remercie