Lutte contre le terrorisme : 50 FDS renforcent leurs capacités sur la prise en compte des droits humains dans les procédures judiciaires

Contribuer à la prévention et à la lutte efficaces contre le terrorisme au Burkina Faso, en renforçant les capacités des Forces de défense et de sécurité (FDS) sur la prise en compte des droits humains dans les procédures judiciaires. Tel est l’objectif principal de l’atelier que le ministère de la Justice à travers la direction générale de la justice pénale et du sceau organise du 14 au 16 septembre 2020 à Koudougou au profit d’une cinquantaine de FDS issues de la police et de la gendarmerie nationale.

Plus spécifiquement, il s’agit de :

  • former les FDS sur l’observation des  règles de droits humains dans les enquêtes en lien avec le terrorisme, l’extrémisme violent  et la sécurisation du territoire;
  • former les FDS sur les techniques spéciales d’enquête conformément aux normes nationales et internationales protectrices des droits fondamentaux;
  • partager et s’approprier les bonnes pratiques relatives aux droits humains concernant notamment la garde à vue, l’interrogatoire et la perquisition.

Les travaux ont été ouverts par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Bessolé René Bagoro, avec à ses côtés, le directeur général de la justice pénale et du sceau, Amadou Kantagba et le représentant du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), Daouda Balé.

Le ministre de la Justice s’est réjoui de la tenue de l’atelier, « à ce moment crucial de la vie de notre nation où la question des droits de l’homme est au centre des préoccupations, non seulement pour les plus hautes autorités du pays, mais aussi pour les pays et institutions amis du Burkina Faso. C’est du reste dans ce sens qu’il faut comprendre les nombreuses interpellations sur cette problématique ».

Trois jours durant, a-t-il indiqué aux participants, « vous allez échanger sur les meilleures techniques opérationnelles en matière d’arrestation, de perquisition, de saisie, de visite domiciliaire, de fouille, de garde à vue, toute chose qui permettra de prévenir et de lutter efficacement contre la radicalisation et le terrorisme dans notre pays ».

La lutte contre le terrorisme, a souligné le Garde des sceaux, est une priorité absolue du gouvernement et exige des efforts conjoints et bien coordonnés. En outre, l’un des défis majeurs pour les pays confrontés au terrorisme réside dans l’efficacité de la réponse judiciaire apportée au traitement des dossiers y relatifs.

De nos jours, a souligné le ministre René Bagoro, la corrélation entre déficit de respect des droits humains et le terrorisme est clairement établie. La prise en compte des droits humains dans les procédures judiciaires apparaît donc comme une nécessité pour l’efficacité des procédures judiciaires et la victoire sur le terrorisme.

« Notre responsabilité en tant qu’acteurs judiciaires est de mettre nos forces en commun pour bien conduire les procédures judiciaires et cela passe nécessairement par une meilleur appréhension des droits humains, seul gage d’un monde de paix et sans violences. C’est à ce prix que la justice jouera sa partition dans la lutte contre le terrorisme », a affirmé le premier responsable du département de la Justice.

Il a salué les multiples efforts du PNUD à travers son ‘’Programme cohésion sociale, sécurité et Etat de droit – COSED’’, pour son appui financier et technique à la tenue de l’atelier.

La formation est notamment assurée par le magistrat Lafama Prosper Thiombiano, substitut du procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouaga I, et le commissaire Kalifa Koné, encadreur à l’école nationale de police.

Le Garde des sceaux a invité les participants à mettre en pratique et à vulgariser les connaissances : « Les enseignements que vous tirerez devraient être utiles dans votre travail au quotidien et je souhaite que vous puissiez les appliquer immédiatement dans l’exercice de vos missions. Ce faisant, vous allez améliorer votre contribution quotidienne à faire de ce pays, que nous aimons tous, un havre de paix pour tous ceux qui y vivent ».

Le ministre René Bagoro a salué l’ensemble des FDS pour leur inestimable contribution à la lutte contre le terrorisme au plan opérationnel et en tant qu’acteurs de la chaîne pénale.

« Je remercie et félicite à travers vous, toutes les forces de défense et de sécurité de notre pays, pour leur engagement sans faille dans la défense et la sécurisation du territoire national», a-t-il dit aux participants à l’atelier de Koudougou.

Bachirou NANA