Protection de l’enfant en cas de conflit armé : Le CIMDH renforce les capacités des FDS

Le Secrétariat permanent du Comité interministériel des droits humains et du droit international humanitaire (SP/CIMDH) avec l’appui technique et financier de l’Institut danois des droits de l’Homme (IDDH) organise les 14 et 15 février 2023, une session de formation sur la protection de l’enfant en cas de conflit armé et autres situations de troubles intérieurs ou tensions internes, à l’endroit d’une trentaine de membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) du ressort de l’ex troisième région militaire.

L’objectif de cette session est de renforcer les connaissances des membres des Forces de défense et de sécurité sur les règles de protection de l’enfant en cas de conflit armé et autres situations de troubles intérieurs ou tensions internes.

De façon spécifique, il s’agit de :

  •  outiller les membres des FDS sur la législation applicable à la protection de l’enfant en cas de conflit armé et autres situations de troubles intérieurs ou tensions internes;
  • interpeller les membres des FDS sur leurs rôle et responsabilité dans la protection de l’enfant en cas de conflit armé et autres situations de troubles intérieurs ou tensions internes;
  • amener les membres des FDS à respecter les règles et principes du Droit internationale humanitaire (DIH) et des droits humains en cas de conflit armé et autres situations de troubles intérieurs ou tensions internes.

Les travaux ont été ouvertes par la ministre de la Justice et des Droits humains, chargée des Relations avec les institutions, Garde des sceaux, Bibata Nébié/Ouédraogo. Elle avait à ses côtés, le secrétaire permanent du CIMDH, Abdou Moumouni Ouédraogo et la représentante de l’IDDH, Léa Tamboura/ Dofini.

Le monde a souligné la ministre, reste aujourd’hui encore en proie à de nombreux conflits armés de tout genre qui touchent principalement les enfants du fait de leur vulnérabilité et ce, sous des formes diverses. « Souvent seuls et démunis, en raison du chaos qui règne, certains enfants sont recrutés de force ou de gré par les forces ou groupes armés, d’autres sont contraints à l’exploitation de tout genre. Nombre d’entre eux restent profondément traumatisés, blessés, voire même invalides toute leur vie », a indiqué Bibata Nébié/Ouédraogo.

« Vous conviendrez avec moi que l’enfant, au regard de son âge et de son degré de maturité est très vulnérable en période de paix et qu’il l’est encore plus dans un contexte de crise, que ce soit dans des conflits armés ou autres situations de violence », a soutenu la Garde des sceaux. C’est d’ailleurs pour cette raison, a-t-elle poursuivi, que le droit international humanitaire lui consacre une protection spéciale, en plus de celle dont il bénéficie en tant que membre de la population civile.

Citant le rapport 2021 du Secrétaire général des Nations unies sur les enfants et les conflits armés, la ministre a énuméré des cas de graves violations dans le monde.  Cette situation a-t-elle dit, s’explique en partie du fait de la méconnaissance ou du mépris des règles et principes des droits humains et du DIH par les parties au conflit. « Le Burkina Faso, toujours attaché aux valeurs de droits humains et du DIH, s’est inscrit dans cette dynamique de protection de l’enfant. En effet, il a souscrit aux différents instruments internationaux relatifs aux droits humains en général, et ceux relatifs aux droits de l’enfant en particulier », a insisté Bibata Nébié/Ouédraogo.

Depuis 2015, a souligné la ministre, le Burkina Faso traverse une situation de violence marquée par des attaques terroristes faisant à la date du 31 décembre 2022, 1 882 391 personnes déplacées internes dont 50% ont entre 0 et 14 ans. Face à une telle situation, la nécessité s’impose de prendre des mesures préventives pour la protection de l’enfant. « Parmi ces mesures figurent la sensibilisation, la formation et la diffusion des règles et principes de protection auprès de plusieurs groupes socio-professionnels dont les Forces de défense et de sécurité », a fait remarquer la Garde des sceaux.

Et d’ajouter : « Au regard de la pertinence et de l’actualité de la thématique, je ne peux que saluer à sa juste valeur cette session de formation qui non seulement s’inscrit en droite ligne des actions de mise en œuvre des engagements de l’Etat, mais aussi permettra certainement à vous, acteurs de mise en œuvre, d’avoir les outils nécessaires pour mener à bien votre mission de défense et de protection ».

Elle a invité les participants à saisir l’opportunité pour faire de cette session de formation un cadre d’échanges et de partage d’expériences en vue de faire de la protection des enfants une de leurs priorités.

« Je demeure convaincu que vous servirez de piliers pour promouvoir la protection de la population civile en général et celle des enfants en particulier, considérés comme les principales victimes des conflits armés », a-t-elle poursuivi.

Cette session est la deuxième après celle tenue les 7 et 8 février à Kaya qui a réuni une trentaine de membres des FDS du ressort de l’ex première région militaire.

Avant de clore son propos, la ministre Bibata Nébié/Ouédraogo n’a pas manqué de remercier l’IDDH dont le concours a permis la réalisation de ces deux sessions de formation au profit des FDS.

Bachirou NANA